Opinion d'un français d'origine chinoise sur la Chine...
Nous sommes le 17 janvier 2008, Félix Wu candidat aux municipales dans le treizième arrondissement de Paris (éliminé au premier tour avec 2,09% des voix) me fait part du regard qu'il porte sur la Chine (interview réalisé au siège de sa permanence rue Caillaux). Il souhaite alors être un représentant de la communauté asiatique dans la vie politique locale.
Ne souhaitant pas évoquer mon opinion sur le billet (ce serait trop long), je participerais volontiers au débat qui aura lieu (ou non) dans les commentaires.
Quel regard portez-vous sur la Chine ?
Je pense que la Chine est très diabolisé en ce moment. C'est un pays qui avance. Il y a beaucoup de retard à rattraper. Il ne faut pas oublier que la Chine est un pays du tiers-mondetiers-monde. Il faut arrêter de donner cette image de gens hyper-productifshyper-productifs travaillant pour rien. Le problème c'est qu'ils n'ont pas le choix. La chine c'est un milliard trois cent millions d'habitants. On ne peut pas comparer ses résultats commerciaux avec des pays plus petits comme la France. Cela ce saurait si dix personnes produisaient autant qu'une. La Chine est performante mais la population est exploitée. Le peuple chinois est malheureux, il aimerait bien gagner beaucoup plus. Mais s'il était mieux payé, les grandes entreprises n'iraient pas en Chine. Si celle-ci avaient un peu de morale, elles resteraient en France, leur pays d'origine. Je ne suis pas forcément content de voir que la plupart des produits que l'on achète viennent d'Asie. Mais lorsque l'on demande au français d'acheter français ils ne le font pas. Il ne faut pas oublier de dire également que l'inflation est maîtrisée grâce aux produits «made in China». On est fier de voir que c'est un pays qui progresse. C'est une véritable révolution qui se passe aujourd'hui. A côté de cela, il a forcément des excès. Certains deviennent riche très rapidement mais c'est un peu le rêve américain.
Sur la gestion du pays ?
On ne gère pas non plus un milliard trois cent millions de chinois comme soixante millions de français. On ne peut pas avoir les mêmes systèmes politiques. On ne dirige pas une petite épicerie de quartier comme une grande surface. Les gens voient la Chine comme un grand monstre menaçant. C'est avant tout un pays qui essaye d'accéder à un certain niveau de confort.
En ce qui concerne les droits de l'homme ?
Il faudrait d'abord être un exemple chez soi avant de vouloir l'imposer chez les autres et donner des leçons ! Ils sont ignorés en occident lorsque cela arrange. Les centre de rétentions en France par exemple ne sont pas exempts de critiques. On ne peut pas dire qu'ils respectent les droits de l'homme. Je pense que c'est pour se donner bonne conscience que la France insiste sur ce sujet à l'étranger.
Au sujet de la liberté de la presse ?
C'est le même problème pour la liberté de la presse. Celle-ci n'existe plus en France. On a bien compris aujourd'hui qu'il n'y a plus de quatrième pouvoir. Tous les grands médias sont dirigés par des patrons amis avec le gouvernement. Il n'y a plus de contre pouvoir ! La justice n'est plus non plus indépendante, ni le pouvoir législatif car les deux chambres sont à droite. Il ne s'y passe plus rien. Ce sont simplement des institutions qui valident. A partir du moment on l'on comprend cela, on n'aborde pas la liberté de la presse en Chine de la même manière. Heureusement, il reste Internet, même si l'on peut douter aussi de la véracité des informations.