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Ceucidit
23 octobre 2007

Le métier de journaliste bouleversé par le Web 2.0 !

S’il est une profession qui se retrouve chamboulé par le Web 2.0, il s’agit bien du métier de journaliste !

Tout d’abord resituons le contexte actuel :

La presse écrite sous sa forme traditionnelle n’est pas au mieux de sa forme. Les grands médias nationaux souffrent depuis des années d’une baisse constante de leurs lecteurs. L’apparition des médias gratuits à d’ailleurs suscité beaucoup de polémiques et d’inquiétudes. Ceux-ci ont finalement réussi à prendre, et connaissent désormais un développement croissant. Malgré cela la presse reste un secteur en crise. Quelques exceptions toutefois, la presse de proximité par exemple, ne s'en sort pas trop mal. Pour parer ces difficultés, les rédactions s’organisent, en faisant travailler davantage de journalistes pigistes (freelance). Fonctionnement vivement encouragé, pour plus de flexibilité par les dirigeants devenu des financiers avant tout !

La relation des journalistes au web 2.0 :

Le rapport qu’on les journalistes avec le Web 2.0 est encore pour beaucoup, un mélange de méfiance, d’ignorance et de scepticisme. Les blogs principalement, ont été la cible de nombreux commentaires désobligeant par la profession. Les journalistes, détenteur de l’information, mais surtout des moyens de publications se sont senti amputés de leur pouvoir (le 4ème pouvoir, les trois premiers étant le législatif, l’exécutif et le judiciaire) ! Comme par esprit de contradiction, l’impact des blogs est d’ailleurs appelé 5ème pouvoir !

En quoi les rapports ont évolués :

L’aspect principal du web 2.0 est de permettre à l’internaute d’être, non plus un simple lecteur, mais un générateur d’information ou tout du moins de contenu multimédia. Les blogs permettent à tout un chacun de diffuser de manière simple du texte, des photos, de la vidéo et de la musique. Les débuts du blog étaient avant tout réservé à des accros de l’informatique qui y voyaient là un nouveaux jouet de geek ! Désormais ce média, a mûri, a trouvé ses codes, ses adeptes ! Dans de nombreux domaines ont émergés des blogs de gens compétent, à même de diffuser des informations pertinentes. L’information n’est donc plus centralisée sur quelques médias sources, mais répandu sur l’internet ! L’internaute se mets donc en quête lui-même de ces informations.

Les blogs, ce média qui dérange :

Les données publiées sur les blogs, à contrario de celles publiées dans les médias classiques n’ont pas d’obligation de respect de l’éthique journalistique. Il est donc fort probable d’y trouver des coquilles, voir de graves erreurs. C’est cet aspect majeur qui chagrine les journalistes. Autre point, la valorisation du contenu, par l’emploi d’un champ lexical approprié, d’une ponctuation adéquate et également le respect des droits d’auteurs souvent bafoués (photos, citations…).

S’adapter ou mourir :

Dans cet environnement multimédia complexe, le journaliste doit être en veille permanente ! Pour ne pas se laisser distancer, il doit lui-même manier ces nouveaux outils à la perfection (wiki, flux RSS, blogs…) ! J’en suis moi-même persuadé, l’avenir du métier de journaliste, se fera sur la toile. Son rôle est amené à devenir le point nodal de ces flux d’informations. A ce titre, il devra être l’organisateur, le référent, le médiateur de conversation (voir liens ci-dessous) ! Car le lecteur exprime désormais le besoin de partager ses idées, de les exprimer. Pour valoriser son statut et justifier sa plus-value, le journaliste devra être à même de filtrer les données, de les épurés pour n’en garder que la moelle et écarter les idées parasites.

Une époque charnière :

La profession vit actuellement une époque charnière, ou les méthodes de travails et de réflexions sont remises en cause. J’ai dans l’idée, que ceux qui s’en sortiront le mieux, auront été des précurseurs, des penseurs, qui auront mis plus que les mains dedans. Leurs rôles est à redéfinir et il est donc important que ceux-ci comprennent qu’il est important de prendre le train en marche.

PS : Ci-dessous, la vidéo de l’intervention de Francis Pisani au CFJ (Centre de Formation de Journalisme), sur : «  L’impact social des nouvelles technologies de l’information et de la communication ».

Et également un débriefing de cette intervention : Leçon inaugurale du CFJ:"Je me sens rabaissé à devenir médiateur de conversation"


FRANCIS PISANI AU CFJ
envoyé par lucos

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Commentaires
C
Liaht: pas de problème, tu peux squatter, surtout que tes idées sont constructives;) Oui effectivement, il faut une tête avec des idées mais surtout savoir s'en servir et rester abordable dans sa manière d'écrire.
L
Oh non ! surtout pas ! Souvent ils ont bien trop la tête dans leurs hautes spères pour espérer accrocher l'intérêt du lecteur !<br /> Mais il doit quand même bien exister un juste milieu....un journaliste à la fois passionné par son sujet, voire compétent, sans être nécessairement surdiplomé, et qui du coup ait à coeur de le vulgariser avec intelligence !<br /> Pour moi, on ne peut parler bien que de ce qu'on aime et connait bien..... Je rêve, là ???<br /> <br /> Je m'arrêterai là, j'ai l'impression de squatter ton chez-toi !!!!
C
Liaht: je crois que tu ne vois dans la profession, que ceux issue des parcours tel que Science Po + grandes écoles de journaliste! Ceux-ci auront bien entendu, la carrure pour aborder des sujets complexes, mais dans la réalité,tous les journalistes n'ont pas ce type de CV.
C
Emmanuel: bienvenue! Merci d'être passé lire mon billet, votre avis de professionnel sur la question, m'intéressait beaucoup. Pour le statut de pigiste, vous m'obligez à me replonger dans le guide de la pige pour réviser! Ensuite, il est vrai que les blogs, économiquement neutre n'affecte pas aujourd'hui, le fonctionnement des médias classiques. Toutefois, à la manière des journaux gratuits, ne peuvent-ils pas venir se substituer à ce qui existe par ailleurs? La question du sponsoring, de la publicité étant un sujet de plus en plus récurrent sur les blogs, n'est-ce pas là, une question que l'on abordera dans un proche avenir?
L
Ceucidit, si l'information c'est ce qui se passe au bout de notre rue, alors oui, le citoyen lambda peut effectivement être informateur, acteur et commentateur de l'info !<br /> Maintenant, est-ce vraiment cela qu'attend un lecteur ???<br /> Mais,(tant pis si ma position paraît un peu élitiste !) je considère que pour une certaine qualité d'information, il est nécessaire d'avoir des bases de culture générale, politique, économique.... pour décrypter, vérifier, analyser, replacer dans son contexte, réécrire....l'info et la rendre alors plus accessible au grand public.<br /> Pour moi c'est cela le travail du journaliste et je doute que ce soit à la portée de tout un chacun ......
Ceucidit
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