Blogging et journalisme.
Il semble qu’internet et plus spécialement le blogging soit au cœur de nombreuses discussions et débats chez les journalistes ! Depuis environ 5 ans, le blogging a attiré à lui de nombreux adeptes. Si les blogueurs n’ont pas tous les mêmes aspirations, on ne peut nier que leur influence touche de plus en plus de monde. Certains, experts dans leur domaine parviennent d’ailleurs à rassembler un lectorat tellement important que les marques s’intéressent à eux. Résultats de ce succès, de nombreux journalistes voient désormais en ces auteurs des rivaux. Le principal reproche fait aux blogueurs est le non respect de la déontologie journalistique mais également la fiabilité, la véracité des informations divulguées.
Pourtant, la praticité de cet outil et son essor les amènent à s’y intéresser de plus en plus. Il y a quelque temps encore, la plupart des grands quotidiens réagissaient de la même manière ! Désormais, ils sont tous présent en ligne et leurs audiences ne cessent de croître. Cette nouvelle manière de travailler a été également un moyen de contrer l’apparition des gratuits, source de nombreuses préoccupations à leur sortie. Les grands quotidiens ont de plus, pour beaucoup acquis des parts de ces journaux dit « gratuit ». Les télévisions lorgnent également sur ce nouveau média depuis l’apparition de vidéos gratuites ou payantes (VOD). Le succès de certaines de ces vidéos à amené un autre problème, celui des droits d’auteurs.
Tous s’accordent sur le fait qu’internet est le moteur de nombreuses évolutions, d’un point de vue du contenu mais également sur la forme. Il existe bel et bien un « style internet ». Pour les différents supports proposés, on retrouve sur internet une liberté de ton et d’esprit que certain identifie comme proche de celui des radios libres. Blogueurs et journalistes y voient donc un moyen d’aller plus loin dans leurs propositions, dans leurs créations. Internet, un nouvel eldorado ? Il est clair que la jeunesse de ce média, offre la possibilité d’apporter quelque chose de nouveau, de créer avant tout le monde, d’avoir l’idée, celle qui permettra de se faire sa place au soleil. On voit apparaitre de nombreux projets, avec des angles inédits ou cumulant un maximum des possibilités offertes par le web 2.0.
Et pourtant, le web ayant déjà offert de nombreuses désillusions, on sent tout de même une certaine réticence. Les médias classiques sont donc en veille permanente. Cela s’observe par les faibles investissements et prises de risques. Ils sont toutefois très attentifs aux « stars montantes » du net (musiciens, blogueurs, réalisateurs) afin de les débaucher en les propulsant en radio ou à la télé.
Ci-dessous, des commentaires extraits de ce site (blog.assisesdujournalisme), exprimant bien cette ambiguïté entre journalisme et blogging.
"Un autre journaliste est-il possible ?". C’est à cette question que Paul Moreira, créateur de l’émission 90 minutes sur Canal +, a essayé de répondre cette après-midi. Pour le journaliste d’investigation, la solution est peut-être à chercher du côté d’Internet : « Ce qui est passionnant, c’est la volonté de faire émerger quelque chose de neuf et de plus libre sur la toile. Les grands groupes industriels restreignent la liberté éditoriale ». Paul Moreira reste toutefois réaliste. « Le net ne suffira pas, (...)
Stéphanie Trouillard
Blogueurs et journalistes à la conquête de demain
A ma droite, un inconnu : « Tout le monde peut être journaliste. On prend une feuille, un stylo, on décroche son téléphone et on va voir. Si on n’écrit pas trop mal, on est journaliste. Ou au moins, on est sûr de ne pas écrire plus d’absurdités que les vrais journalistes ». Jean-Luc Porquet, journaliste au Canard Enchaîné acquiesce. Question "absurdité des journalistes", il en connaît un rayon. Paul Moreira, créateur de l’émission 90 minutes sur Canal +, ajoute même qu’il aimerait se battre pour développer le journalisme citoyen lorsque l’occasion se présentera. A ma gauche, un autre inconnu : « Mais non ! On ne s’improvise pas journaliste ! Si j’achète un évier, et qu’au bout d’une journée je parviens enfin à le monter, est-ce que pour autant, je pourrais me dire plombier ? Non car la pose sera mal faite, et que dans quelque temps je me rendrai compte que j’ai tout monté de travers ». Paul Moreira acquiesce. Jean-Luc Porquet aussi. C’est vrai que le journalisme, c’est un métier. Un partout, balle au centre. Vous avez d’autres questions ?
Sophie Bouillon
Presse écrite : complémentaire d’Internet ?
Pierre-Yves Schneider, journaliste indépendant, ancien directeur de l’information d’Europe 2, défend l’idée que la presse écrite doit devenir complémentaire d’Internet, qui est d’après-lui « le média dominant ».
Hao Tran
« L’avenir du documentaire, c’est Internet »
La formule sort de la bouche de Franck Eskenazy, producteur et directeur de The Factory. Il est un des intervenants de l’atelier consacré au documentaire et à son avenir. Producteurs et réalisateurs ont du mal à diffuser leurs films. Les chaînes généralistes s’ouvrent à ce format mais s’entêtent à imposer leurs standards. Résultat : certaines de ces productions ne sont jamais montrées au grand public. Et c’est là qu’intervient Internet. La toile est devenue la réponse à tout. Chanteurs et musiciens mettent leur production en ligne dans l’espoir d’être repérés. Alors faisons pareil avec nos documentaires, nos reportages radios, nos enquêtes télé.
Internet ... Ah ! Sésame magique qui permettrait au journaliste d’être libre tout en étant lu, vu ou entendu. Mais qu’ont-ils tous avec Internet ? Tu veux faire de la presse écrite ? Oublie, il n’y a plus de travail. En revanche, sur Internet tu trouveras peut-être du boulot. Tu veux faire de la radio ? Ah oui, mais c’est bouché. Enfin, si tu veux, tu peux créer ton blog et mettre tes sons dessus.
Internet est ainsi devenu le sauveur des médias traditionnels. Et si on essayait un peu de réfléchir autrement ? Les journaux en ligne, les blogs, c’est génial mais la croissance d’Internet ne doit pas aller de pair avec la mort des médias traditionnels. En faisant d’Internet un pis-aller, on en oublie de réfléchir à la spécificité de ce nouveau média. On oublie aussi de penser comment aider les autres formes de journalisme plus classiques à sortir de la crise.
Camille Girerd